Avec vous
J’avais écrit un texte, il y a une dizaine d’années :
« Je choisis l’isolement. Je choisis d’avancer seule. A vos côtés, je veux vous ressembler. Je défaille, je me retiens à vous. Je n’assure plus mon identité et je dévie. Je deviens un chiffon. Je supplie la reconnaissance et c’est une catastrophe. J’affirme autour de moi et devant vous je dégouline. Je m’enfonce dans les sables mouvants. Je vous hais et je me déteste. J’aspire à plus grand que tout ça mais pour l’instant je ne peux pas concilier les deux : vous et moi. »
Je sentais à l’époque : « sans vous, je ne suis rien » et Pessoa a écrit la suite qui m’a permis d’avancer : « je ne peux vouloir être rien ».
Il y a 3 ans, je me suis retirée à 700 km de Paris, quittant mes amis, mon travail et le mouvement perpétuel qui arpente les rues des villes. Celui qui m’avait fait courrir après une autre.
Aujourd’hui, je me suis trouvée, retrouvée. Avançant vers mon objectif, mon égo se flatte de n’avoir besoin de personne. La solitude ne me fera plus perdre mon objectif. Seule, je suis tout.
Et pourtant « Sans vous, je ne suis rien. »